La Patagonie Chilienne au bord des fjords
Après quelque 150 kms sans agglomération, seulement quelques estancias de loin en loin dans le paysage désertique de la pampa argentine, nous voilà donc au Chili et quelle belle impression que de descendre sur le versant ouest andin et en bus, en découvrant de petites exploitations au milieu d’un paysage beaucoup plus vert.
Faut dire aussi que le trajet nous a paru un peu longuet avec un double passage aux deux douanes avec les attentes pour formalités et fouilles des bagages d’une cinquantaine de personnes que ça peut entraîner. Nous y voilà pourtant et tout contents de respirer l’atmosphère de cette petite ville de Puerto Natales qui nous séduit immédiatement par son aspect simple, populaire et authentique. Toutes ces petites maisons colorées, en tôle, qui se regroupent autour du port donnent une impression de fragilité et de simplicité qui nous plaît bien.
Pour couronner cette bonne impression, la météo des 3 jours à venir est prévue ensoleillée et chaude, on biche car le lendemain nous avons prévu une navigation, hissez-haut, vers …. des glaciers, navigation qu’on nous avait annoncée glaçante mais il n’en est rien : le soleil est de la partie, avec le crâne et le nez rougis qui iront avec, et au fil des flots et de la balade à pied prévue, on se régale. On a même droit à un whisky ou pisco sour glacés par des milliers d’années de glace et, cerise sur le gâteau, au retour, on est aussi transportés en bus jusqu’à une estancia pour un asado (barbecue) où on déguste cette délicieuse et fondante viande d’agneau grillée à volonté et tout ce qui va avec dont du vernémère, délicieux cépage chilien. On sort de là repus en se disant qu’on ne pourra pas honorer notre p’tit resto sympa qu’on avait trouvé la veille à côté de l’hôtel grâce au routard mais que si, on ira quand même. Le seul truc un peu grotesque pour cette journée réservée pour nous par l’agence, c’est qu’on nous avait prévu un transport de l’hôtel jusqu’au port qui est à … 200m environ. Classe !! Mais le déroulement de la journée, on ne le connaissait pas. Ni d’ailleurs celle du lendemain, le 02 mars, qui nous emmenait dans le parc naturel Torre del Paine.
Et quel cadeau !! Excepté au début quand on a eu la visite de la grotte où ont été retrouvés quelques restes minimalistes d’un animal, sorte d’ours herbivore, datant de 14000 ans et un peu symbole de la ville, tout était merveille : le temps, le paysage, les animaux rencontrés (guanacos, nandous, condors) et notre guide francophone prévu qui nous a fourni une mine de renseignements sur le parc et sur son pays. Rodrigo Diaz a d’ailleurs sa propre agence de tourisme et je pense que vous pouvez faire appel à lui en toute confiance si vous organisez un voyage ici ( www.surinmenso.com ). Le repas du midi était prévu pour nous au restau et c’était dommage car on aurait volontiers pique niqué mais tout le reste nous a transportés sur un petit nuage du matin au soir. C’était vraiment, et surtout pour moi, une journée merveilleuse, d’autant plus que c’est la première fois que j’aborde une nouvelle année hors de France, si loin de chez moi. Superbe et originale façon de rentrer dans sa soixantième. Le soleil aidant, ce sera donc la soixantaine rougissante pas loin des 40èmes rugissants.
Pour prendre l’avion qui nous emmènera un peu plus au nord, on doit aller en bus jusqu’à la “grande” ville de la Patagonie Chilienne, Punta Arenas où on ne passe qu’une nuit. On n’y trouve que peu d’intérêt, d’autant plus que c’est dimanche et que c’est très mort alors, on va voir au cimetière le mausolée de l’indien inconnu, on monte jusqu’au mirador pour avoir une vue d’ensemble de la ville et on essaie de se dépêtrer d’une bayonnaise qui nous fait monter la moutarde au nez en nous collant un peu aux basques. Peu de choses en fait mais une douce journée pendant laquelle on entend tout le monde se plaindre de la chaleur, dans cette ville où, plusieurs fois dans l’année, la ville doit mettre en place des cordes pour que les passants puissent résister aux vents violents. Encore une fois, on a de la chance.
Demain le vent nous emportera plus haut, sur l’île de Chiloé, entre ici et Santiago, mais ce sera une autre étape.